HOMMAGE AUX BRIGADES INTERNATIONALES: Fleurissement de la plaque

8, Av. Mathurin Moreau- 75019 Paris     -  30 NOVEMBRE 2013

Madame Catherine VIEUX-CHARIER, Adjointe au Maire de Paris, chargée du monde combattant et de la mémoire historique,

Cher amis, chers camarades

Sur proposition de l’ACER et en partenariat avec l’Union locale CGT  du 13ème Arndt. près de la gare d’Austerlitz, il nous a été donné à voir et à revisiter ce matin, des lieux de mémoire se rapportant à l’organisation, à l’hébergement, à la prise en charge et à l’accompagnement « ferroviaire » jusqu’à la frontière espagnole de ces milliers de volontaires, qui venaient du monde entier et qui sont passés par Paris de 1936 à 1938 en vue de s’enrôler dans les BI et de pouvoir se rendre en Espagne.

 

Après les formalités d’engagement, ils étaient pris en charge pour être acheminés dans les conditions qui viennent de nous être rappelées tout à l’heure à la gare d’Austerlitz pour être conduits afin d’être conduits jusqu’à la frontière espagnole puis jusqu’a la base internationale d’Albacete. Leur but : aider et porter secours à la République espagnole victime du putsch militaire de la réaction espagnole en juillet 1936 avec la complicité des forces de l’axe (l’Italie fasciste et l’Allemagne Hitlérienne) sans lesquels le coup d’Etat du Général Franco n’aurait pu réussir. Il y allait des enjeux de démocratie ou de fascisme en Espagne et de guerre ou de paix en Europe.

Les volontaires ne disaient-ils pas alors en Espagne : « défendre Madrid aujourd’hui c’est défendre Paris, Londres, Bruxelles demain »…

Cette visite des lieux de mémoire dans le périmètre et aux abords de la gare d’Austerlitz a été pour nous, sans conteste, d’un grand intérêt.

La seconde étape de notre promenade mémorielle nous a conduits à nous retrouver et à nous rassembler ici, pour le rendez-vous du fleurissement de la plaque dévoilée en octobre 2011, à l’occasion du 75ème anniversaire de la création des BI par la République espagnole le 22 octobre 1936. C’est là, pour l’essentiel, que se situaient les principaux locaux et bureaux d’engagement des volontaires,( un site sur lequel a été construit dans les années soixante dix, le siège du Parti Communiste Français.)

. Le Parti Communiste Français avait été chargé, dés le mois de septembre 1936, par le komintern de tout ce qui relevait de l’organisation quant à l’accueil des volontaires à Paris, à leur recrutement et à leur acheminement  en Espagne.

La création des BI constitue sans nul doute une histoire inédite de solidarité dans l’histoire de l’humanité. Elle constitue l’expression et la forme la plus élevée de la solidarité qui s’est alors exprimée, dans le monde entier, en faveur du peuple et de l’Espagne républicaine. On le sait, cette solidarité a été aussi diverse et multiforme. Les volontaires venaient de 53 pays : des milliers d’hommes et de femmes qui se sont mis spontanément au service de la République espagnole pour la défendre et au-delà, défendre la démocratie contre le fascisme en Europe. Le peuple espagnol les nommait « les volontaires de la liberté ». Ils venaient d’Europe en premier lieu, bien sûr, mais aussi des Amériques d’Asie, d’Afrique. Lors de notre voyage mémoriel qui vient de se dérouler en Espagne il y a tout juste quelques jours, à l’occasion du 75ème anniversaire de la bataille de l’Ebre, commémorée avec les autorités et les organisations mémorielles locales qui nous ont accueilli, nous avons pu constater  que cette image et ce souvenir n’avaient pas été altérés aveL le temps.

Fidèles à la mémoire de nos aînés, les anciens des BI, l’ACER et tous nos amis ont à cœur aujourd’hui de porter et de faire partager des idéaux qui fondaient leur engagement, toujours d’actualité : l’antifascisme, la liberté, la démocratie, la solidarité, le progrès social et émancipateur, l’internationalisme.

Comme nous le répétons souvent, il ne s’agit pas pour nous d’une mémoire repliée sur le seul souvenir, mais d’une mémoire, bien au contraire, prenant appui sur le souvenir pour construire les luttes et les résistances du présent et de demain. Ne l’oublions pas.

Au nom de l’ACER il nous faut remercier tous les amis et camarades qui ont participé aujourd’hui à cette nouvelle initiative au service de la mémoire historique et en premier lieu à nos amis du syndicat de l’UL CGT du 13ème  Arndt avec lesquels nous avons préparé et réalisé cette promenade des lieux de mémoire aux abords et dans la gare d’Austerlitz.

Nous allons procéder, maintenant au fleurissement de la plaque apposée ici, en hommage aux 35.000 volontaires qui se sont engagés et qui ont combattu dans les rangs des BI et observer une minute de silence.                                                       

                                                                   Jean-Paul CHANTEREAU