Eolo Morenzoni décoré par la ville de Genève
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Eolo Morenzoni décoré par la ville de Genève
| 30.01.2010 | 00:00❚ Ancien brigadiste international de la guerre d’Espagne, Eolo Morenzoni a été décoré hier par la Ville de Genève.
❚ Le nonagénaire dit avoir «mené une vie ordinaire». Mais il n’a pas perdu ses idéaux de justice et de liberté.
«J’accepte cette médaille, même si je ne pense pas mériter un tel honneur. A travers elle, ce sont tous les camarades tombés en combattant le fascisme qui sont remerciés», déclare Eolo Morenzoni.
Septante ans après la guerre d’Espagne (1936-1939), qui a vu 800 volontaires suisses s’engager dans les Brigades internationales, le Conseil administratif de la Ville de Genève a remis, hier au Palais Eynard, la médaille «Genève reconnaissante» à cet ancien brigadiste qui fêtera ses 90 ans cette année.
«...»
L’histoire d’Eolo, quittant à 16 ans son Tessin natal pour combattre la montée du franquisme, se confond avec celle des brigadistes suisses, partis pour des raisons politiques ou idéologiques, parfois économiques. Bien des décennies ont passé depuis ce 13 novembre 1936, quand ...
«J’ai toujours conservé ma carte du Parti communiste, acquise en mars 1936. Et s’il reste quelque chose de mes jeunes années, c’est bien mon cœur, encore rouge et plein de vitalité.»
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Antoine Pinol, l'un des derniers survivants des Brigades internationales.
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Publié le 05/12/2009 LA Dépêche du Midi Jonathan Biteau
Le passage. Un héros ordinaire
Qui pourrait deviner qu'un des derniers témoins de la grande Histoire du XXe siècle vit paisiblement ses vieux jours sur la rive gauche de la Garonne ? Dans le monde, ils ne sont plus qu'une poignée à avoir vécu les mêmes événements. Antoine Pinol, 94 ans, est l'un des derniers survivants des Brigades internationales.
En 1936, alors que la guerre d'Espagne éclate, plus de 50 000 volontaires du monde entier s'engagent comme lui pour défendre la République Ibérique face à Franco. Un choix naturel pour Antoine qui explique encore aujourd'hui avec passion : « Après le décès de mon père, ma grand-mère et moi avons émigré à Villeneuve-sur-Lot pour travailler. Q
uand la guerre civile a commencé, je suis allé défendre ma patrie ». Aux côtés de personnages aussi célèbres qu'Hemingway, Orwell, Tito, le jeune lieutenant Pinol est blessé à quatre reprises. Après la victoire des forces fascistes, Antoine quitte son pays et rentre en Lot-et-Garonne. Il épouse en 1939 Candide, immigrée espagnole également, et se trouve projeté dans la Seconde Guerre mondiale.
Son engagement en Espagne lui vaut d'être emprisonné au camp de Septfonds dès le début du conflit. Grâce à sa femme, qui se procure des faux papiers, il s'évade et prend le maquis où il intègre le fameux GF 13. Sabotages, ravitaillements, embuscades se succèdent jusqu'en 1945 où il prend part à la bataille de libération de la Gironde. En 1945, à 30 ans, Antoine Pinol, personnage exceptionnel, démarre une vie normale.
Quand on lui demande s'il a conscience d'avoir eu une vie extraordinaire, il répond vigoureusement : « Non, je n'ai fait que mon devoir, je me suis battu pour la liberté ». Un combat qui a suscité l'intérêt d'un journaliste parisien qui a écrit un livre sur lui en 2006*. Mais ne lui demandez surtout pas une signature, il serait capable de vous chasser de chez lui et il en a encore l'énergie. Sans enfant, sa femme Candide regrette : « Toute notre jeunesse a été prise par la guerre, après il a fallu travailler pour s'en sortir, alors les enfants… »
Aujourd'hui, le couple qui va fêter 70 ans de mariage le 28 décembre prochain avoue ne plus comprendre la société qui les entoure. Après une telle vie, ils ne craignent plus qu'une chose : « On est encore ensemble, mais pour combien de temps ? L'un de nous va devoir affronter la séparation ». Peut-être le plus difficile combat pour ces héros anonymes.
* «Jai vécu la guerre d'Espagne » de Jean-Yves Dana aux éditions Bayard Jeunesse
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