HOMMAGE AUX BRIGADES INTERNATIONALES

A LA MAISON DES

METALLOS CGT,  6 février 2009,

 

 

En partenariat avec la Ville de Paris, la Mairie du 11ème arrondissement et la Fédération CGT de la Métallurgie, l’ACER a organisé vendredi 6 février 2009 dans les locaux des Métallos rue Jean-Pierre Timbaud, une manifestation commémorative à l’occasion du 70ème anniversaire de la « Despedida » et du retour, en ces lieux, des Brigades Internationales. Plus de deux cents personnes ont participé à ce rendez-vous de la mémoire au cours duquel a été dévoilée une plaque, apposée dans la cour du 94, en hommage aux volontaires de la liberté partis combattre le fascisme en Espagne de 1936 à 1938.

 

Ci-après, les interventions des orateurs qui se sont exprimés à cette occasion :

 

-         Philippe MARTINEZ, Secrétaire Général de la CGT de la Métallurgie.

-         José FORT, coprésident de l’ACER.

-         Patrick BLOCHE, Député-maire de l’arrondissement, au nom de la Ville de PARIS et le la Mairie d’arrondissement.

                   

D’autre part, nous tenons a remercier vivement, Michel LEFEVRE, journaliste , qui a bien voulu, salle Jean Borne en présence d’un public nombreux,  rappeler le contexte de la Guerre d’Espagne, les circonstance de la « Despedida » et du retour des Brigadistes en novembre 1938.

Dautres photos en cliquant sur le lien : http://www.acer-aver.fr/index.php ou bien en vous rendant sur la galerie du photographe : Nathaniel Bensaid.

 

POSE D’UNE PLAQUE EN MEMOIRE AUX BRIGADES INTERNATIONALES

A l’Union Fraternelle des Métallurgiste 94, rue JP Timbaud, Paris 11ème

le 6 février 2009

Allocution de Philippe MARTINEZ, Secrétaire Général de la FTM CGT

------------------------------------------------

Monsieur le Maire,

Mesdames et Messieurs les élus, représentants des partis politiques,

Mesdames et Messieurs les représentants des organisations syndicales  et des associations,

Chers amis, chers camarades,

Notre fédération s’honore d’être associer à cette initiative de mémoire à l’attention des combattants volontaires des Brigades Internationales et du 70ème anniversaire de « la Despedida » et du retour des Brigadistes français en novembre 1938.

La photo prise à cette occasion, que la Maison des Métallos a bien voulu accueillir pour visualiser l’émouvant accueil de la classe ouvrière parisienne à celles et ceux qui n’avaient pas hésité à prendre les armes contre les formidables machines de guerre d’Hitler, Mussolini et Salazar venus aider leur protégé Franco à faire tomber le Fronte Popular.

Ils furent 35.000 brigadistes de 54 pays à partir en Espagne, 9.000 étaient français, 3.500 devaient mourir mêlant leur sang à la terre espagnole.

Ils outrepassaient par leur engagement, la sinistre et criminelle politique « de non intervention » du gouvernement français de 1936 et plus globalement.

En défendant l’Espagne républicaine, ils et elles défendaient la France déjà isolée par l’Allemagne nazie, l’Italie fasciste et le Portugal sous la dictature de Salazar.

D’ici, siège des métallos parisiens, furent expédiés des camions de vivres, des ambulances, collectes dans les usines ou à l’appel de notre Fédération, les 800.000 syndiqués dont 250.000 de l’ile de France versèrent « une heure de salaire », les quartiers  pour l’Espagne.

Les dirigeants de notre Fédération comme Henri Gautier, Jean Borne, convoyèrent cette solidarité jusqu’en Espagne.

D’autres comme Henri Rol Tanguy s’engagèrent  pour aller au feu, défendre la liberté et la République, et diriger les combattants en tant que Commissaire de la 14ème Brigade.

Ou encore Pierre Rouquès, médecin ici au « 94 », qui dirigea le service de Santé de la rue des Bleuets, puis la Centrale Sanitaire Internationale pour les Brigades, et enfin la Maison du Blessé qui organisa l’accueil en France des Mutilés des Brigades. Et s’appuyant sur le syndicat, il organisa aussi l’accueil des orphelins des républicains espagnols  dans les centres de loisirs des métallos parisiens aux châteaux de Baillet ou de Vouzeron.

Au travers ces dirigeants de notre fédération, je veux saluer la mémoire de tous ces militants de la métallurgie qui s’engagèrent rapidement dans les brigades pour combattre le fascisme, défendre la paix et la liberté.

Dans ce début de la 2ème guerre mondiale, ils faisaient leurs classes dans ce qui allait devenir plus tard la Résistance à l’occupant nazi.

La plaque commémorative, apposée sur le mur de l’Union Fraternelle des Métallurgistes, rappelle leur combat et l’attachement indéfectible des syndicats CGT de la Métallurgie à leurs aînés, salués par DolorèsIBARRURI, la Passionaria à Madrid fin octobre 1938 : « Frères un jour vous reviendrez ici avec tous les honneurs », au début de la « Retirada »  et accueillis à Paris par André Malraux qui s’écriait : « Regardez-les ! C’est la légende ! C’est l’histoire qui passe ! ».

 

Pendant toute la durée du Franquisme, jusqu’en 1975 et plus tard encore,  le 94 rue Jean-Pierre Timbaud resteras un lieu d’accueil et de rencontre des exilés Espagnols de la région parisienne.

 

Nous sommes profondément attachés à ce passé fait de bravoure et surtout de clairvoyance dans une période sombre de notre histoire. Une période marquée par des luttes et des conquêtes sociales d’une part, et un patronat qui ne renonce jamais, quelque soit les moyens, à bâillonner la classe ouvrière. Aujourd’hui, face à une crise d’un système dont tout le monde s’accorde à dire qu’elle est sans précédent, les valeurs portées par nos ainées ne sont elles pas des repères ?  Après la puissante mobilisation du 29 janvier dernier, tout montre que les perspectives existent et que ces valeurs demeurent.

---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

 Allocution de José FORT, Co Président de l'ACER

Chers amis,

Permettez-moi  au nom des Amis des Combattants en Espagne Républicaine (ACER) de remercier la municipalité de Paris, la Fédération CGT de la métallurgie, M. Patrick Bloche, député et maire du XI eme arrondissement pour l’organisation de l’événement de ce soir.

Je veux vous dire notre satisfaction. En donnant le nom  « Brigades Internationales » à cet espace du 94 rue Jean-Pierre Timbaud, nous faisons œuvre de mémoire. Pas seulement. Nous faisons vivre surtout les idéaux de justice et de liberté pour lesquels les Brigadistes sont partis défendre la République espagnole agressée par les putschistes emmenés par Franco et soutenus par Hitler et Mussolini.  Alors que les « démocraties » se réfugiaient derrière la lâche politique de « non intervention », les Volontaires de la liberté  avaient compris, eux, que le premier combat antifasciste avant le déclenchement de la Seconde guerre mondiale se déroulait en Espagne. Ils ont fait preuve de courage et de lucidité. En défendant Madrid, ils pensaient à Paris, à Varsovie….

Durant des décennies, ces hommes et ces femmes des Brigades ont été honteusement oubliés, abandonnés,  marginalisés. Il aura fallu attendre 1998 pour que, sur intervention de nos deux co-présidents, François Asensi, député- maire de Tremblay en France et Jean-Claude Lefort, député du Val-de-Marne, le président de la République Jacques Chirac et le président de l’Assemblée nationale, Philippe Seguin, agissent afin que nos anciens obtiennent le titre d’anciens combattants. Il était temps.

Et pourtant. Les Brigadistes ont été parmi les premiers à rejoindre la Résistance contre l’occupation nazie. Ils ont tous joué un rôle considérable pour la libération de la France. Un nom symbolise cette lutte : celui du colonel Henri Rol Tanguy, chef de l’insurrection parisienne en 1944 et militant de la CGT de la métallurgie. Je pense aussi au colonel Louis Blesy-Grandville, Roger Ossard, Lise London…  Ces personnalités nous ont réunis un jour de 1996 et nous ont dit : « Nous vieillissons. Nous vous demandons de maintenir vive la mémoire des combattants en Espagne Républicaine. » Ainsi est née l’association « Les Amis des Combattants en Espagne Républicaine », l’ACER.

Nos anciens nous avaient fixé trois objectifs principaux : l’érection d’un monument, la reconnaissance de la Nation, la récupération des documents conservés à Moscou. C’est fait. C’est fait grâce à la générosité de nombreux donateurs et de plusieurs institutions de la République.

Aujourd’hui, l’ACER poursuit ses activités de mémoire. Non pas recroquevillée sur le passé mais prenant appui sur la lutte des brigadistes pour se propulser vers l’avenir. Les brigadistes ont combattu contre le fascisme et pour la liberté. Aujourd’hui, au-delà de nos convictions politiques, idéologiques, religieuses, nous sommes rassemblés dans la même détermination antifasciste et pour la liberté.

Le 94 rue Jean-Pierre Timbaud est un haut lieu de l’aide à l’Espagne républicaine. Il convenait de le rappeler.

Vous l’avez fait.