De la "guerre civile"?
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De la "guerre civile"?
Les historiens devraient-ils bannir de leur langage le terme de "guerre civile", à propos du conflit espagnol (1936-1939)? Pourquoi prononcer des injonctions de l'extérieur? Ne vaudrait-il pas mieux laisser les historiens, même s'ils n'ont pas le monopole de l'histoire, réfléchir, c'est leur travail, sur l'élaboration, l'actualisation, des concepts historiques? Le débat est toujours préférable à l'anathème.
Nombre d'historiens, parmi les plus progressistes et les plus reconnus, Tuñon de Lara, Pierre Vilar, Paul Preston, Angel Viñas, Josep Sanchez Cervello, etc., utilisent le terme de "guerre civile". Ils ont pourtant peu suspects de révisionnisme.
Si le travail de l'historien et celui des associations mémorielles sont complémentaires et peuvent s'enrichir mutuellement, reconnaissons à chacun sa spécificité.
En ce qui me concerne, je préfère utiliser le terme de "Guerre d'Espagne". Cependant, dans les régions où le coup d'Etat échoua face à la détermination des populations républicaines, durant les premières semaines, on peut parler de "guerre civile". Le "golpe" initial ne concerna au départ qu'un secteur de l'armée, une partie importante des officiers de grades intermédiaires.
Ce fut l'intervention massive d'Hitler et de Mussolini qui transforma le conflit en affrontement fascisme /vs/ antifascisme. Cette ingérence fut déterminante, et donna à la guerre une dimension internationale. Donc, en défendant Teruel, c'est aussi Paris que les Républicains défendaient, même si la majorité des "non-interventionnistes", les élites économiques et politiques, feignaient de ne pas en avoir conscience. Elles préféraient en réalité Franco, Hitler et Mussolini à la "révolution".
L'affrontement prit également, en Espagne comme ailleurs, un caractère de classe: les factieux voulaient anéantir le prolétariat, les ouvriers agricoles, les syndicats... pour empêcher tout retour en arrière. Les déclarations de Franco, Mola, Queipo de Llano... en attestent.
Ce que l'on appelle "guerre d'Espagne" recouvre par conséquent des aspects multiples, que l'on ne peut nier ni minimiser, même si le plus important nous paraît être l'intervention extérieure de l'Allemagne nazie et de l'Italie fasciste, alors que les "démocraties occidentales" se drapaient dans une neutralité de façade, dans une "non-intervention" finalement très interventionniste.
Jean Ortiz.
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Pierre JUDITH, fils de brigadiste nous a quitté
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