(Billet d’humeur)

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Le « Figaro » m’attaque.

Pourtant je l’ai lu chaque jour pendant 2 ans au centre de Formation de Taverny. C’est suffisant pour en goûter le suc. « Figaro si, Figaro las, hélas, tu me lasses ».

Au sujet du livre de del Castillo sur « Franco », il écrit : «  … de la part des petits pions de l’historiquement correct, des z’antifascistes virtuels prompts à défier les tyrannies éteintes ».

C’est pour môa !. Sacré vain dieu. Le descriptif me va comme un gant. Petit, antifasciste, pion quoique délicat à déplacer sur l’échiquier et présentant quelques aspérités.

En ce qui concerne les tyrannies éteintes, pour en faire un bilan approximativement juste et juger sur pièces « hors secret défense » il faut bien laisser la cendre refroidir pour en saisir les lambeaux purulents avec des pincettes. Pensez au masque respiratoire.

Ma bibliothèque concernant la guerre d’Espagne est de plus en plus abondante. J’en suis devenu prisonnier, intoxiqué, dépendant. Les témoignages recueillis s’ajoutent, au fur à mesure des conférences, des stands, des célébrations, des manifestations et autres commémorations.

Un ami m’abreuve chaque jour de plusieurs messages, études, articles qui me relance la passion quand elle mollit, tel le Hula Hop qui glisse en perdant de la vitesse. Un coup de rein, de mémoire et ça repart.

Il faut de la matière pour donner de l’extrait. Beaucoup. Il faut aussi de la liberté de conscience pour en filtrer les gros bouts et du recul pour laisser la décoction tamiser. J’ai tout ça dans ma musette. Je crois … J’en suis certain.

Quand le « châtelain » s’abandonne à suinter cette phrase : « la frénésie de meurtre fut au moins aussi barbare dans un camp que dans l’autre » mes appareils dentaires grincent. Qui oserait écrire aujourd’hui : « Les otages fusillés du Mont Valérien n’étaient qu’une petite contre partie face à l’assassinat des soldats allemands victimes de la barbarie des métèques de « l’affiche rouge » ». Qui ?.

C’est la 2ème fois que je contemple la carrière du cimetière de Montjuic. Le ciel est le même. Là haut, au bord du trou, étaient alignés par « fournées » entières des lignées de Républicains. Des centaines et des centaines, les piliers ou sont inscrits leurs noms à l’entrée du site, en témoignent.

En vrac, au petit malheur la malchance, la culpabilité incertaine ou jugés comme potentiellement adversaires, possibles vengeurs ou simples témoins. Des coupables d’être ouvriers, étudiants ou même curés, dénoncés ou situés du mauvais côté dans la famille, de la rue, de la ville. Fusillés, tués ou seulement blessés, ils étaient poussés dans le vide et s’entassaient en bas.

Nous étions nombreux, debout, au pied, à nous souvenir.

La pluie, ici, ne sera jamais que le symbole des larmes refoulées et des gouttelettes de sang arrachées aux cœurs d’hommes morts pour une vie plus juste. Simplement plus juste.

Honte à Del Castillo, au Figaro et aux nostalgiques de la « peste brune ». Plus grave, honte à ceux qui tentent ainsi d’en modifier, d’en adoucir les méfaits et lui permettre de palpiter encore dans le coin sombre de quelques inconsciences, nostalgie diabolique.

(Je reste à disposition de ceux qui voudraient des éclaircissements).