Hier soir, Ramon et moi même avons participé suite à une invitation à la projection du film : « JOSEPH EPSTEIN – Bon pour la légende ». Studio 66 à Champigny, 20 h. En partenariat avec la mairie et le Musée de la résistance nationale. Financé principalement par ARTE, chaîne sur laquelle il passera ( ?).

Ciné-débat, film écrit et réalisé par Pascal Convert, texte lu par Bruno Putzulu. Présence de Raymond Aubrac, Georges Duffau (fils d’Epstein), Guy Krivopissko et l’auteur.

Lise London témoigne dans le film et Pierre, Cécile Rol-Tanguy apparaissent au générique.

Nous avons au nom de l’ACER affirmé notre intérêt et notre émotion, signalant qu’au cours de nos manifestations de nombreux enfants de « ces héros ordinaires » viennent nous parler et que ce film en quelque sorte honore aussi la mémoire des « oubliés et des inconnus ».

 

Article paru le 12 septembre 2007 dans L’Humanité Image

Joseph Epstein, ce héros inconnu venu de loin

Un livre révèle le parcours extraordinaire de ce grand résistant, resté incognito pour ses bourreaux jusqu’à son exécution, et après guerre pour beaucoup de nos concitoyens.

Joseph Epstein. Bon pour la légende.

Lettre au fils, de Pascal Convert, préface de Serge Wolikow. Édition Séguier, 300 pages, 26 euros.

« Il faudra bien, un jour, parler des héros autant que des victimes » : la formule est de Robert Badinter. Héros ? Victimes ? La considération dans l’histoire est ainsi, elle marche rarement sur deux jambes. Il y eut, après la libération de la France de l’occupation nazie, le temps des héros. Puis, vint le temps des victimes, de la découverte de l’ampleur du génocide juif. Le temps d’Auschwitz. Sans doute Robert Badinter a-t-il voulu signifier que le temps devait advenir où le Mont-Valérien et Auschwitz seraient enfin réunis. La leçon, en effet, est précieuse : l’antisémitisme, le racisme, ont débouché sur une horreur incommensurable, mais des hommes et des femmes, notamment des juifs d’Europe centrale, prirent les armes très tôt. Si cela n’établit pas de hiérarchie, les faits rappellent que mieux vaut combattre le mal sans attendre.

Un livre qui paraît en cette rentrée devrait apporter une contribution décisive à cette vision. Il porte en titre : Joseph Epstein, bon pour la légende. Comme il y a le soldat inconnu, voici le héros inconnu. De ces deux mots accolés, Pascal Convert, l’auteur, a passé trois années de sa vie à tenter de percer l’énigme. Inconnu des Allemands jusqu’à son exécution le 11 avril 1944, au Mont-Valérien, le nom d’Epstein, chef des FTPF de l’Île-de-France en 1943, le resta paradoxalement ensuite pour la plupart des Français. Il n’y eut ni rue ni place Epstein (jusqu’en 2005 !). L’explication ne fait guère de doute : ceux dont le sacrifice devait être mis en évidence étaient, à choisir, plutôt des nationaux. Patriotisme hexagonal.

Et, cependant, l’internationalisme fut pour la Résistance une chose prodigieuse, sans doute le principal apport de la culture, du mouvement, du parti communistes. Il y a dans la vie d’Epstein, telle que la restitue Pascal Convert, quelque chose de sublime : jeune juif polonais, confronté à l’antisémitisme, organisant la grève des ouvriers de son père, devenant communiste par universalité, Français de préférence, organisant les immigrés à Tours, membre des Brigades internationales en Espagne, et rejoignant la Résistance.

Mais ce parcours n’est pas qu’un « parcours sans faute ». La patte de l’homme se sent : engagé contre l’Allemagne dans le bataillon polonais, l’antisémitisme qui y règne lui répugne, il le quitte pour la légion étrangère. En plein pacte germano-soviétique, il se permet d’écrire au consulat soviétique : « Si, un jour, l’URSS entrait en guerre contre l’Allemagne, elle aurait avec elle l’immensité du peuple de France. » Fort d’une instruction militaire dans la Pologne de sa jeunesse et de son expérience de mitrailleur en Espagne, il travaille l’art du combat et suggère, pour les grenadages dans le Paris de 1943, de passer du triangle à trois combattants au dispositif à neuf puis à vingt-sept. Albert Ouzoulias, le colonel André, et Maurice Kriegel-Valrimont lui rendent, à cet égard, un hommage appuyé. Pour protéger son fils, le « petit microbe » de son ultime lettre, il lui donne le nom de Duffau, grâce au mariage blanc de la mère avec un autre militant, qui sera… condamné à mort et exécuté. Georges Duffau, fils de fusillé, porte le nom d’un autre fusillé.

Pascal Convert, dans l’écriture même de l’ouvrage, a tenu à entrer dans l’intime de cette histoire. Le livre, sous son titre Joseph Epstein, en bleu, et Bon pour la légende, en blanc, porte la mention : Lettre au fils. En rouge. Pour l’auteur, il s’agit aussi de rendre leurs pères, leurs mères, dans leur dignité, leurs vies, leurs risques, leurs grandeurs, à des fils et des filles à qui on a voulu inculquer le complexe d’être des enfants de communistes, de « staliniens ». Il y eut, parmi ceux qui exercèrent le pouvoir, parfois jusqu’au crime, d’épouvantables staliniens. Mais, des « staliniens » comme Joseph Epstein, il en faudrait beaucoup à la France et au monde.

Charles Silvestre

 


Autre information sur le site du Festival International de Programmes Audiovisuels - FIPA

 

Joseph Epstein, bon pour la légende

Joseph Epstein, bon pour la légende

On l’a oublié, et pourtant il fut de ceux qui comptèrent, dans la Résistance. Joseph Epstein en était l’un des plus brillants cerveaux et meneurs, tacticien accompli de la guerre insurrectionnelle et "subversive". C’était aussi un homme, plein de vie et d’humour, mais dont le destin fut scellé par les dérives du 20e siècle – et pour cause : il avait le malheur d’être juif. Pascal Convert a entrepris de nous retracer la vie méconnue de ce résistant permanent, fusillé le 11 avril 1944, la biographie prenant la forme d’une lettre directement adressée au fils d’Epstein. Un film scientifiquement rigoureux et émotionnellement impliqué, une enquête sur un homme, sa pensée, son action, et son univers, celui de l’Internationale communiste, du Front populaire, de la guerre d’Espagne, de la Résistance, où l’on croisera la route de Jean Moulin, Raymond et Lucie Aubrac, Joseph Minc, Lise London, Maurice Kriegel-Valrimont, Esther Gorintin...

Situations de la création française

France

Réalisation : Pascal Convert
Auteur : Pascal Convert
Image : Jean-Pierre Caussidery, Pascal Convert, Charlie Perez
Son : Pascal Convert, Pierre Schoeller
Montage : Fabien Beziat
Commentaire dit par : Bruno Putzulu

Production : Sodaperaga,
5, rue Coq Héron,
75001 Paris, France
Tél :
+33 (0)1 4028 0711
Fax :
+33 (0)1 4508 1269
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Co-Production : Arte France

Ventes : Sodaperaga,
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Format : DV Cam & Betacam Digital. Couleur
Durée :
1 h 0 mn
Année de production : 2007