Mémoire. Une association va perpétuer le souvenir de la « Retirada »

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Publié le 07/11/2008 05:41 | E.S

Mémoire. Une association va perpétuer le souvenir de la « Retirada »

Voici bientôt 70 ans, les républicains espagnols prenaient le chemin de l'exil et passaient les Pyrénées.

Michel Pérez, Jules Estaran, Paco Puentedura et les autres se réuniront une nouvelle fois le 12 novembre à la mairie de Saint-Gaudens. Photo DDM, E.S.
Michel Pérez, Jules Estaran, Paco Puentedura et les autres se réuniront une nouvelle fois le 12 novembre à la mairie de Saint-Gaudens. Photo DDM, E.S.
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Les réunions se multiplient. L'échéance du mois de février s'approche à grands pas. Les membres du comité de suivi de l'organisation du 70e anniversaire de « la retirada » le savent bien. « La retirada », c'est l'exode des réfugiés républicains espagnols vers la France. À Saint-Gaudens, un premier convoi est arrivé le 7 février 1939, au petit matin. Les réfugiés ont été placés durant une dizaine de jours aux Haras de la ville, rue Lavoisier. Avant d'être placés dans d'autres centres, tels « le refuge » à Miramont. C'est un pan douloureux de notre histoire contemporaine. L'acceptation de ces nouveaux arrivants était loin d'être une évidence dans une époque trouble, baignant entre recommandations du comité de non-intervention et prélude à la deuxième guerre mondiale. C'était il y a 70 ans. Seulement.

Aujourd'hui, les républicains espagnols souhaitent se souvenir, commémorer. Avec l'appui certain de la municipalité et de Michel Pérez, lui-même fils de réfugié espagnol, trois journées seront organisées les 5, 6 et 7 février prochains. Des expositions, des films, des documents personnels, des affiches, des témoignages, des conférences seront au programme. Afin de récolter un maximum de documents, une nouvelle réunion, à laquelle chacun est convié, aura lieu à la mairie de Saint-Gaudens, le mercredi 12 novembre, à 17 heures : il est donc demandé de venir avec des documents personnels. Le comité d'organisation envisage même de créer une association qui pourrait être portée par Jules Estaran, et qui serait chargée de perpétuer le souvenir de « la retirada ». Il en sera fortement question lors de cette réunion.

Les feux de La Corogne

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Livres

Les feux de La Corogne

Rencontre. Le romancier espagnol Manuel Rivas raconte les autodafés de 1936 en Galice.
Envoyé spécial à La Corogne PHILIPPE LANÇON
QUOTIDIEN : jeudi 18 septembre 2008
Manuel Rivas L’Eclat dans l’abîme Traduit de l’espagnol par Serge Mestre. Gallimard, 681 pp., 25 euros.

Pour un écrivain, imaginer qu’on brûle les livres doit être une manière de les sauver. Le 19 août 1936, vingt et un ans avant la naissance de Manuel Rivas, des bûchers sont allumés par les franquistes dans La Corogne, où il est né et où il vit. Dans le Crayon du charpentier, dans les nouvelles de la Langue des papillons, Rivas a déjà conté les ambiguïtés sanglantes de la dictature. Son nouveau roman, plus épais et plus risqué, ouvert comme la ville à tous les vents, à toutes les voix, part de cet autodafé méconnu. Ou plutôt il tourne autour.