Philippe GUISTINATI, Président de l’Association Nationale des Garibaldiens

Mes amis, enfants de brigadistes, garibaldiens, anonymes et personnalités, camarades, merci d’être là, aujourd’hui et en ce lieu, dans la ville de Bagnolet, symbole dans l’est parisien, terre d’accueil au cours des siècles passés du peuple, réfugiés et immigrés, qui a su et qui sait encore accueillir ceux qui fuient l’oppression. Tel tous ces ritals arrivées dans les années 20, chassés par Mussolini car antifasciste et souvent communiste. Et les mêmes qui ont retraversé la frontière pour aller combattre Franco en 36.

Les Amis des Combattants en Espagne Républicaine, regroupés dans l’association l’ACER, vous remercient.

Avant de passer la parole à Laurent JAMET, premier maire adjoint de Bagnolet, puis à Jean Claude LEFORT, fils de brigadiste, co-président de l’ACER avec José FORT et François ASSENSI, et député honoraire. Un homme qui a milité toute sa vie et qui aujourd’hui au lieu de profiter tranquillement d’une retraite bien mérité continue tous les jours son chemin de militant combattant pour aider un gamin de 24 ans, emprisonné, Salah HAMOURI, qui subi l’injustice et le mépris des grands de ce monde dont principalement la France ,et enfin la parole à Jean Paul CHANTEREAU, secrétaire par intérim de l’ACER pendant la convalescence de Pierre REBIERE.

Je voudrais que nous rendions un hommage aux vivants, nous avons tous dans nos cœurs ceux qui sont partis et bien sur une pensée particulière à Jean Pierre GAST qui a initié il y a plus de quatre ans le projet de cette journée d’hommage aux 74 Bagnoletais engagés volontaires pour défendre la Liberté, nous pensons bien sur à Aldo BARDINI, à Louisette GHIRARDELLO et à beaucoup d’autres, j’ai une pensée aussi et comme chaque jour à ma mère qui nous a quitté il y a un bientôt un an.

Mais, comme je suis un incorrigible optimiste et un croyant, dans l’humain, je pense comme cette rengaine Serbe, «les morts avec les morts, les vivants avec les vivants et les fils avec les pères».

Donc aujourd’hui, et maintenant, et tous debout….

Rendons hommage à Pierre REBIERE secrétaire de l’ACER, fils de fusillés, homme de cœur avec qui nous partageons par la pensée sa convalescence, à Christian JOINEAU ici présent, homme de grande discrétion, véritable loup blanc de Bagnolet et homme qui se refuse à écrire ses mémoires tellement celles-ci se mélangent avec les 50 années passées de notre République, à Mario PISCINA ancien Président des Garibaldiens et de l’Amicale Italienne de Bagnolet et figure populaire de votre ville.

Et enfin, hommage à celles qui représentent tout un pan de notre histoire nationale, l’histoire dont nous sommes fières, l’histoire qui nous aide à nous construire, nous les jeunes de 2009, je veux parler de Lise RICOLL-LONDON et de Cécile ROLL-TANGUY.

Donc rendons-leur hommage, ils sont là et il faut en profiter.

Maintenant un grand remerciement à ceux qui font que la volonté de Marc EVERBECQ se réalise, je pense particulièrement à Mouna ABKARI, à Marie Silvana FALCO, une vraie perle d’organisation et de professionnalisme, à Cécile HERRERO, fille de FRED et nièce de Brigadiste, à Nadège DEGAIL, à Christian CHAUVE, à Daniel PRUNIER et à Marc TAVERNIER présent depuis la première minute de la genèse de ce projet il y a plus de quatre ans et à tous les autres qui ont travaillé sur ce projet.

Ensuite un remerciement aux membres de l’ACER souvent enfants de Brigadistes, souvent orphelins de brigadistes et souvent sans même une sépulture familiale pour se recueillir car disparu dans l’Espagne de Franco. L’ACER qui milite pour la reconnaissance de la mémoire et pour que les années noires du franquisme ne se reproduisent plus jamais.

Et aux membres des Garibaldiens qui ont travaillé avec leurs frères Républicains pour cette journée, en souvenir de tous les Italiens de Bagnolet engagés volontaires en 1936, et encore dans le combat aujourd’hui comme par exemple la semaine dernière quand nous avons repoussé le candidat Dieudonné, fasciste, révisionniste, ami de Lepen, de Faurrisson et de Soral, repoussé du marché de la Croix de Chavaux à un km d’ici. Sous l’œil attentif des CRS regardant la clique de Dieudonné dans leur dieudobus repartir la queue entre les jambes.

Encore merci.

Pour conclure, je vous invite pendant le repas et entre les plats à vous lever pour visiter notre exposition, vous y trouverez des documents uniques, tels Dolores IBARRURI GOMEZ, la Passionaria qui regarde les héros de l’affiche rouge sous l’œil tendrement attentif de Giuseppe GARIBALDI. Il y a aussi des livres et autres documentations, et les disques engagés des Zgaboonistes à la vente

Et enfin, nous avons ce matin dévoilé une plaque commémorative. Nous avons maintenant la motivation d’offrir aux Bagnoletais par l’intermédiaire de la Coordination Internationale Brigadiste créée le mois dernier à l’issu de l’Assemblée Générale de l’ACER et regroupant à ce jour 7 pays, une plaque en granit portant inscription des noms des 74 ex-anonymes de Bagnolet qui se sont battus pour notre liberté. Nous lançons donc une souscription, des jeunes vont passer entre les tables pour recueillir vos noms et adresses et bien sur votre argent si vous le souhaitez et comme vous le pouvez, et ils vous remettront en échange un exemplaire de l’affiche de cette journée commémorative.

Maintenant et avant de donner la parole à Laurent JAMET, Je voudrais remercier tout particulièrement Marc EVERBECQ, l’homme qui nous invite aujourd’hui, celui qui il y a plus de quatre ans à répondu positivement à Jean Pierre GAST, à Christian JOINEAU, à Pierre REBIERE, à Eugène KERBAUL et à Guy LAMOTTE pour que cette journée puisse exister.

A un homme que je connais bien hors de la ville de Bagnolet, un homme qui a un très fort engagement sur les combats humains, il mène des luttes d’avenir, des luttes qui ne sont pas toujours populaires car elles sont trop réelles et elles ne sont surtout pas relayées par les médias nationaux qui ne recherchent que l’audience et, surtout, satisfaire ceux qui ne voient que leur intérêt personnel et profites de la crise actuelle pour jouer sur la corde du nationalisme.

J’ai par exemple souvenir de mon père nous racontant souvent ses premiers pas en France en tant que réfugié politique car son propre père avait fui l’Italie de Mussolini avec ses sept enfants.

Après avoir été condamné à mort par les chemises noires, après avoir été fouetté avec de la morue séchée sur la table de salle à manger devant sa femme et tous ses enfants, après avoir bu l’huile de ricin, jeu favoris des fascistes. Car humaniste, car syndicaliste, car communiste.

Mon père nous racontait qu’arrivé en France, à toutes les récréations de l’école, il se battait contre les petits français car traité de sale macaroni.

Il y a des gens qui ont motivation à tout salir, sales français, sales arabes, sales Portugais, sales……. il y avait d’un coté de la classe les Ritals et les Polaks et de l’autre les français, et dans les français il y avait les enfants d’ouvriers et les enfants de contremaitres, ils ne portaient pas la même blouse, et ils avaient pourtant tous cinq ans.

Et je sais que Marc EVERBECQ fait partie de ces hommes qui savent que notre monde se construit avec l’ensemble de l’humanité. Combien de sang pur ici parmi nous, combien ici ont un parent qui a un moment donné pour une raison ou une autre a traversé la frontière pour venir faire sa vie ici. Traversant la frontière en passant toujours à coté des gabelous et arrivant les poches retournées, sans parler la langue et ne connaissant souvent seulement qu’un lointain cousin.

Nous sommes tous un mélange d’idées, de cultures, d’amour, de couleurs et de passés différents, je passe la parole donc la parole au premier adjoint Maire de Bagnolet, représentant Marc EVERBECQ, Laurent JAMET.

Philippe GUISTINATI

Pour L’ACER & LES GARIBALDIENS