FEDERICO GARCIA LORCA : DU NOUVEAU DU COTE D’ALFACAR

 

Jeudi 29 octobre 2009, 73 ans après le crime de Grenade, les travaux d’ouverture des fosses communes d’Alfacar dans lesquelles reposeraient les corps de Fédérico GARCIA LORCA et de ses compagnons d’infortune, assassinés par les franquistes le 18 août 1936, vont enfin commencer.

La famille du poète s’était jusqu’à présent toujours opposée à l’ouverture de ces fosses qui contiennent également les restes de deux toreros et du maître d’école, Diascoro GALINDO exécutés en même temps que F. CARCIA LORCA par les franquistes.

La nièce de F. GARCIA LORCA, Laura, avait expliqué que les réticences de la famille à l’ouverture de ces fosses résidaient en fait dans la crainte « que tout cela ne se transforme en spectacle ».

La veille du démarrage des travaux d’excavation mercredi 28 octobre, l’Association de Grenade pour la Récupération de la Mémoire Historique (l’AGRMH), chargée de coordonner la réalisation des travaux et les autorités locales avaient convié sur place la presse pour l’informer de l’ouverture de ce nouveau chantier de la récupération de la mémoire historique.  Un chantier relevant, faut-il le rappeler, de l’établissement d’une carte précise des fosses communes en Espagne et de l’ouverture dans un premier temps de 19 d’entre elles ordonnée en 2008 par le Juge Baltasar GARZON, dont celle dans laquelle se trouveraient les restes deF. GARCIA LORCA, figure emblématique s’il en est, de tous les autres disparus.

C’est par le plus grand des hasards que Soledina et moi-même en ce jour du 28 octobre et à cette heure là, avions décidé de nous rendre sur les lieux, à l’occasion d’un court séjour à Grenade.

 Epinglette aux couleurs de la République espagnole sur notre veste, nous nous sommes intégrés au groupe de journalistes retenu dans un premier temps à l’extérieur du site et auxquels les responsables de l’Association AGRMH  exposaient les modalités opératoires d’ouvertures des fosses, et de leur travail  d’identification et d’analyse ADN des victimes. Durée prévisible des travaux : deux mois.

Il fut rappelé avec insistance à cette occasion, le vœu exprimé par quelques unes  des familles dont celle du poète, que les travaux se déroulent de manière « privée et dans l’intimité ».

Au terme de ce rendez-vous avec la presse et les acteurs de la mise en œuvre des travaux, les journalistes et nous-mêmes avons été invités à pénétrer sur le site où sont délimités sur le sol les emplacements présumés de quatre fosses communes.

Soixante treize ans après le crime de Grenade, la portée de l’événement est importante pour la récupération de la Mémoire Historique en Espagne. Cependant, elle ne saurait nous faire oublier, comme l’a déclaré Laura LORCA, que beaucoup d’autres fosses communes existent sur le site d’Alfacar, autour de celles dans lesquelles ont été jetés les corps des toreros et de Diascoro GALINDO, l’instituteur.

On estime, en effet, que les ossements de 1000 à 3000 victimes des troupes franquistes reposeraient près de l’endroit où le corps du poète a été jeté et enterré.

Notre présence n’étant pas passée tout à fait inaperçue, même avec une discrète épinglette aux couleurs de la République sur notre veston, nous déclinerons bien volontiers nos identités et celle de l’ACER que nous étions aussi censés représenter :

- à Paco Espinola, chef de la Presse et de la Communication relevant du Conseil de Justice et Administration Publique de la Junta de Andalucía.

- à José A. CANO, journaliste à « EL MUNDO » qui fera mention dans le cadre de son article de la présence, à ce rendez-vous, de deux représentants de l’ACER dans l’édition de ce journal du 29 octobre 2009.

Un chantier de la récupération de la Mémoire Historique près de Grenade, à suivre…

Alfacar le 29 octobre 2009.

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Soledina  et Jean-Paul CHANTEREAU