Damien Magnaval, secrétaire du syndicat des cochers-chauffeurs

En octobre 1938, en couverture de l'Humanité, on pouvait lire cet article:

 

Damien Magnaval,
secrétaire du syndicat des cochers-chauffeurs
a été tué sur le front de l'Ebre.

 

C'est avec une profonde émotion et tristesse que nous venons d'apprendre la mort héroïque sur le front de l'Ebre du secrétaire du syndicat des cochers-chauffeurs du département de la Seine, notre camarade et ami Damien Magnaval.

 Ses compagnons d'armes, les valeureux combattants de la 14ème brigade "La Marseillaise" qui ont inscrit des pages ineffaçables de la lutte des internationaux contre l'intervention fasciste en Espagne en nous écrivant :

"Magnaval, commissaire politique, est tombé en héros à la tête de son bataillon lors d'une contre-attaque de la 14ème brigade contre les troupes italiennes et maures.

"Les chauffeurs de taxis parisiens peuvent être fiers d'avoir formé des militants de la trempe et du courage de Magnaval qui, dès son arrivée à la brigade, gagna la sympathie et l'amitié de tous les volontaires, dont le retour à Paris est attristé par la mort des meilleurs d'entre nous".

Magnaval était né le 17 novembre 1904 à Gourdon(Corrèze).Dès son jeune âge il est à Paris à 19 ans, il est déjà syndiqué aux terrassiers, et nombreux sont ses compagnons de travail qui se rappellent toujours de lui.

En 1929, il devient chauffeur de taxi et prend immédiatement une part active à la vie syndicale et à toutes les luttes corporatives.

La grève générale des chauffeurs de taxi en février-mars 1934 permet à Magnaval d'affirmer ses capacités d'organisateur.

Un an plus tard, la confiance que lui témoignent les syndiqués le font désigner en 1935 comme secrétaire du syndicat.

Au moment de la rupture du Front entre la Catalogne et le reste de l'Espagne, Magnaval part dans les brigades avec un groupe de militants.

L'assemblée générale du syndicat du 22 mai 1938 pour lui témoigner sa confiance et son attachement, par un vote unanime, le maintient à son poste de secrétaire.

Lors de l'offensive victorieuse républicaine sur l'Ebre en juillet 1938, Magnaval, en tête de son bataillon, traverse l'Ebre à la nage et s'installe solidement sur la rive droite. Quelques jours plus tard, il est blessé, il refuse de se faire évacuer et trois jours après il reprend sa place à la tête de son bataillon.

C'est toujours à la tête de son bataillon que, fin septembre, en résistant victorieusement aux assauts des fascistes, il trouva la mort.

La disparition prématurée de Magnaval sera profondément ressentie par le mouvement ouvrier de la région parisienne et particulièrement par les chauffeurs de taxis parisiens.

Dans ces circonstances douloureuses, le conseil syndical adresse à sa famille et à ses nombreux amis l'expression de ses condoléances émues.

Il appelle toute la corporation pour commémorer la mémoire d'un des meilleurs militants  du syndicat à fonder un "Fonds Magnaval", pour venir en aide aux enfants et aux femmes espagnols, victimes innocentes du fascisme et à la mémoire de ceux qui ont fait le sacrifice de leur vie pour la Liberté et la Paix.

                                                                           

                                                                                                                                            Le conseil syndical des Cochers et Chauffeurs de la Seine

 

P.S. Pour commémorer la mémoire de Magnaval, le syndicat des Cochers-Chauffeurs, l'Union des syndicats de la R.P., l'Amicale des Volontaires, vont organiser très rapidement une manifestation."

 

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Avril 1939, le syndicat des cochers-chauffeurs fait graver le visage de Damien sur une plaque de bronze. Lors d’une cérémonie à la mémoire de Damien, cette plaque de bronze sera apposée sur le pignon de la maison familiale le 20 août 1939.

Mais bien vite et ceci pendant toute la période de la guerre, le père de Damien, Adrien dissimula cette plaque…. Le bronze était très convoité par l’armée allemande.

Ce n’est que plus tard, le 9 septembre 1945 que la stèle érigée par les soins de Louis, frère de Damien, sera inaugurée officiellement.

Et depuis toujours, chaque mi-octobre, avec une fidélité sans faille, le syndicat des cochers-chauffeurs, le PCF et tous les amis des environs se réunissent devant cette stèle, à Gourdon-Murat,  pour honorer la mémoire de Damien et de tous ces compagnons volontaires des Brigades Internationales.

 

 

Dernière lettre de Damien à sa sœur Louisette  

 

                                                                                     Front de l’Ebro, le 16 juin 1938

 

Mon cher Adrien, ma chère Louisette,

 

Voilà bientôt deux mois que je suis en Espagne sans vous donner de mes nouvelles. Je vous accorde que c’est un peu exagéré de ma part et vous en demande pardon. Toutefois, n’allez pas croire que je vous oublie, non, je suis infiniment heureux de passer de temps à autre quelques instants avec les chères images que j’ai emporté de vous tous, et j’en suis reconnaissant à mon petit appareil qui entre parenthèses, ici, ne me sert pas à grand chose.

J’espère que vous êtes en bonne santé et je suppose que Colinette est partie à la campagne, ainsi qu’Yvonne sans doute.

J'espère par retour du courrier une foule de détails que, malgré la petite peine que j’ai pu vous faire bien involontairement, vous ne manquerez pas de me donner sur tout ce qui se passe là-bas, sans oublier le travail d’Adrien.

Je ne voudrais pas que vous voyiez dans cette demande autre chose que ce qu’elle comporte, car le moral est excellent et je me félicite à tous points de vue d’être aux Brigades internationales, à côté de nos vaillants camarades espagnols pour combattre contre le fascisme international.

Il me faudrait de longues pages pour vous conter mon voyage dans le détail ; je m’en tiendrai pour aujourd’hui à vous faire part de quelques impressions parmi tant d’autres, dont j’aurai le plaisir de vous entretenir plus tard.

Tout d’abord, le passage des Pyrénées, étape très dure surtout pour des gens peu entraînés comme j’étais moi-même, mais après avoir passé la frontière, il nous était donné d’assister à 2000 mètres d’altitude, à un spectacle vraiment beau, le lever du soleil avec dans le lointain la Méditerranée.

Ensuite on nous a acheminés vers le camp d’instruction. La Catalogne est un beau pays où il doit faire bon vivre en temps de paix mais présentement, la population qui est très courageuse, manque d’une foule de choses de première nécessité ( toujours la non-intervention qui n’en a plus pour longtemps j’espère). Le 1er mai nous avons défilé dans Olot, jolie petite ville catalane dont la municipalité avait organisé, avec le concours des organisations Front populaire, une manifestation en l’honneur des Brigades internationales : un grand meeting eut lieu dans les arènes où nous pûmes entendre André Marty qui… comme l’inlassable lutteur qu’il a toujours été et qui , connu du peuple espagnol et catalan dont il est un des plus vaillants défenseurs, fut longuement acclamé ; une cérémonie émouvante  devait clore cette magnifique journée : la remise par la municipalité d’un drapeau aux couleurs de l’Espagne et de la Catalogne avec l’étoile antifasciste, que nous avons juré de conduire à la victoire.

Puis,  par étapes, ce fut la direction du Front : le 11 mai, nous prenions notre premier bain dans la mer sur une petite plage de toute beauté, le 14 j’étais affecté à l’unité à laquelle j’appartiens présentement : la Cie mitrailleuse du bataillon «  Commune de Paris » et le 18, nous montions en position. Certes, à travers toutes ces péripéties, nous avons connu quelques petites misères, mais on se fait rapidement à tout et l’on arrive ainsi à avoir une plus juste appréciation des choses .

Je suis avec des camarades, des «  tordus » comme on dit ici, qui ont en vu de toutes les couleurs et qui, après vingt  mois de combats, ont toujours le mot pour rire, même sous les rafales de mitrailleuses.

En ce qui me concerne, je crois pouvoir dire que pour mon baptême du feu, je ne me suis pas trop mal comporté ; il est vrai que ce n’est qu’un commencement, mais ce qui m’a surtout impressionné, ce sont les rafales de mitrailleuses et le claquement des balles explosives ; inutile de vous dire que l’on n’attend pas le commandement pour se planquer.

Présentement, le secteur est calme et vraiment à certains moments on ne se croirait pas à 200 mètres des lignes fascistes.

J’ai déjà écrit, en collaboration avec les chauffeurs de taxi qui étaient partis avec moi pour le front, une lettre aux camarades du bureau syndical ( ma première lettre que voici devant être pour vous) ; or je n’ai pas eu de réponse. Il est vrai que j’ai changé cinq ou six fois d’adresse et j’ignore si elle est arrivée à destination. Je dois vous dire également que lors de notre affectation, nous avons été dispersés et que je n’ai plus de nouvelles de mes copains chauffeurs de taxi dont j’ignore l’adresse. Peut-être qu’Adrien pourra me donner quelques nouvelles ?

Quelles sont mes préoccupations du moment ? Apprendre à faire la guerre et à savoir utiliser au mieux les armes que nous avons entre les mains pour en finir rapidement avec le fascisme en Espagne. Je m’applique également à apprendre l’espagnol.

Quels sont nos besoins ? Nous manquons de beaucoup de choses, mais ici sur le Front , si nous n’avons pas la variété, au mois avons -  nous des vivres en quantité suffisante et si nous avions les armes et les munitions qui nous manquent encore, nous aurions vite donné le coup de grâce à Franco, ce qui du reste ne saurait tarder.

A présent,  les lettres, journaux et colis nous arrivent régulièrement ; presque chaque jour nous avons « l’Humanité » que nous lisons attentivement et qui est une grande chose du point de vue moral.

Je n’ai pas besoin d’argent dont je ne saurai que faire, car il n’y a rien que l’on puisse acheter sur le Front, mais je vous demanderai de m’envoyer de temps à autre des journaux.

Les colis sont toujours les bienvenus et si vous aviez l’intention de m’en envoyer un, permettez-moi de vous indiquer les choses qui me seraient les plus utiles ou le plus agréable….(illisible) c’est ce dont on est le plus privé ici…gauloises, un paquet de gris, une gitane serait un luxe ; pour se mettre sous la dent, un peu de chocolat et des confitures ; j’aimerais bien avoir un bon bout de fromage fort et si possible, quelques morceaux de sucre.

Une petite cartouche en ébonite d’encre Waterman pour mon stylo, ainsi qu’un petit flacon d’alcool de menthe et un tube d’aspirine me seraient un cadeau des plus agréables, sans oublier un petit sachet de bonbons pour les gosses, dès que l’on est à l’arrière.

Voici ce que l’on serait heureux de recevoir, mais surtout, éviter les gros colis, pas trop de choses à la fois et c’est exigible pour plus de garanties par l’intendance du Secours rouge.

J’envoie à Louisette un petit bout du drapeau espagnol ; en attendant la joie de vous lire, je vous envoie mes plus gros baisers. Votre frère qui vous aime beaucoup.

                                                         Damien

P.S. :Je vous prie de faire part de mes amitiés et de mon bon souvenir à tous les amis de là-bas : Maria et Joseph Rivière, à chez…. , à Milou et sa femme, je vais écrire à mon ….J’oubliais de vous dire que je me propose d’écrire à mes parents et je compte sur vous pour qu’ils n’aient pas de peine à cause de moi. Si la Colinette n’était pas à la campagne, embrassez-la fort pour moi. Je vous prie de me donner des nouvelles de mon filleul.

MAGNAVAL Damien, 494 Secours rouge international 494

Plaza Altazano Barcelon( Espagne)

 

Discours de Rol Tanguy en 1988 :

 

Si il y a une commémoration qui a été plus marquante que d'autres c'est bien celle qui eût lieu en 1988. Ce jour-là le colonel Rol-Tanguy parlait de son compagnon Damien Magnaval.

Voici un large extrait de son discours .

"En ce moment toutes nos pensées vont au souvenir d’un militant  ouvrier exemplaire, responsable syndical d’une vaillante corporation parisienne, ‘les Chauffeurs de Taxi ‘, qui chaque année rendent hommage à sa mémoire, à Damien Magnaval.

Responsable syndical, militant communiste, il en avait les qualités, acquises dans les rangs de son parti….

« Éducateur et formateur d’hommes, de patriotes, de cadres de l’héroïsme français ! »  disait Aragon

Au delà des luttes en France, qui aboutirent en 1936 à la victoire du Front Populaire, Damien était sensibilisé, alerté par le danger des menaces hitlériennes, contenues dans le livre de Hitler ‘Mein Kampf’ qui disait sans détour «  L’ennemi à abattre, c’est la France ! »

Et pour que nul n’en ignore, M.Thorez lisait des passages entiers de cette bible hitlérienne, à la tribune même de l’Assemblée Nationale !

On sait que nos gouvernements d’alors, les Daladier et les Bonnet , n’en tinrent  aucun compte et que leurs capitulations successives devant Hitler et Mussolini, de mars 1936 à septembre 1938 à Munich, firent perdre un à un tous ses alliés à la France, qui se trouva pratiquement isolée lorsque Hitler l’attaqua en mai 1940.

C ‘est bien d’abord pour joindre le combat à la parole, pour préserver la France de la guerre, pour faire la preuve que le fascisme – fauteur de guerre – pouvait être dissuadé de déclencher la deuxième guerre mondiale, que des patriotes comme Damien Magnaval, sont partis se battre en Espagne. Combattre aux côtés du peuple espagnol pour sa liberté et pour la nôtre.

Damien Magnaval fut de ceux qui se levèrent avant le jour…..

 

J’ai bien connu Damien, commissaire de compagnie au Bataillon « Commune de Paris » de la 14ème Brigade Internationale « La Marseillaise » dont j’étais le commissaire….

Commissaire politique, pour nous, c’était revivre, dans cette responsabilité, l’épopée de la Grande Révolution Française, la légende des Commissaires aux Armées de la Première République désignés par l’Assemblée législative de 1791-1792, alors seule mandataire de la souveraineté nationale.

Les Commissaires aux Armées étaient eux, investis de pouvoirs illimités, placés aux côtés de généraux ou chefs.

Ils devaient en gagner la confiance, les seconder mais aussi étudier leur conduite et surtout, fraterniser avec les soldats, de veiller à leurs besoins, être pour eux des pères ou des amis, inculquer par leur exemple la discipline librement consentie…

L’Armée du Rhin manquait de chaussures…. Saint-Just en une journée fit déchausser tous les bourgeois de Strasbourg….

Et à Landau, il marchait le fusil à la main, à la tête des Volontaires.

 

Certes nous n’avions pas, dans les Brigades de l’armée Républicaine Espagnole, les pouvoirs des Commissaires aux Armées de la 1ère République Française…

Mais à tous les échelons, de la Brigade aux sections, nous devions veiller à l’élévation du moral, à la flamme révolutionnaire qui nous avait entraînés en Espagne.

Nous devions être attentifs aux conditions matérielles, nourriture, hygiène…conforter la discipline par l’explication des buts démocratiques, pour le peuple espagnol, pour la paix mondiale, buts fixés par le gouvernement de la République.

Etre des adjoints attentifs du commandement et aux combats se porter aux points décisifs, dans l’offensive comme dans la défensive.

Ce rôle Damien Magnaval l’a rempli avec courage et intelligence, un don total de lui-même….jusqu’au sacrifice suprême.

 

J’ai vu d’abord son bataillon ‘La Commune de Paris’ franchir l’Ebre le 25 juillet 1938,  ce fut le seul bataillon qui réussit cette nuit là le franchissement du grand fleuve espagnol.

Pour mieux assurer le succès de l’offensive générale de l’armée de l’Ebre, la 14ème brigade attaqua........plusieurs heures avant l’offensive générale….

Si vous allez en Espagne, sur l’Ebre, entre Tortosa et Amposta, se trouve un village Compredo, c’est là que combattit la ‘Commune de Paris’ et Damien Magnaval.

Il fut de ces rescapés d’une action, qui avait attiré en ce point du fleuve, les réserves franquistes et assuré le succès de l’offensive républicaine.

Franco mit 100 jours pour reconquérir le terrain repris en 5 jours par les Républicains.

Et ce fut la dure, acharnée action défensive - de la Sierra Cabales – pour la 14ème Brigade, pour ses bataillons, dont la Commune de Paris.

Si vous allez à Gandesa, ville peu éloignée de Mora de l’Ebro, vous pourrez  voir se profiler sur l’horizon les puissants contours de la Sierra Cabales, position défendue par la 14ème Brigade en septembre 1938.

Pour nous en déloger, Franco, grâce aux avions, aux canons, aux munitions fournis par Hitler, n’y réussira qu’en octobre 1938.

J’y suis retourné depuis, j’ai parlé avec un paysan espagnol, lui ai désigné les positions que nous avions défendues…..il ne voulait pas croire qu’il avait devant lui un des survivants de ces combats. Il a dit en espagnol…  « es un milagro… »….c’est un miracle !

Il ajouta « des ruisseaux de sang coulaient dans les sierras »…..

Déjà la légende populaire !

Commissaire de compagnie, Damien fut à la hauteur de ses responsabilités….

C’est le 21 septembre, la veille de la relève définitive des Brigades des Fronts d’Espagne, qu’il fut tué, fidèle au mot d’ordre des commissaires :

le premier à avancer……le dernier à reculer.

 

La mémoire et le souvenir des combattants des Brigades sont honorés en Espagne.

A chacun de nos voyages depuis la mort de Franco en 1975, nous les survivants, recevons l’hommage et l’expression de la reconnaissance de nos anciens frères d’armes et en particulier de la jeunesse espagnole, qui connaît l’épopée extraordinaire des Brigades Internationales et nous témoigne un respect chaleureux et de bon aloi.

Au cimetière de Fuencarral près de Madrid les tombes de nos frères sont entretenues et fleuries.  Oui la belle figure d’un Damien Magnaval a toute sa place parmi nos héros, pour qui la vie ne comptait que pour défendre la liberté, la liberté qui ne connaît pas de frontière.

C’est bien grâce à l’exemple d’hommes comme Damien, notre frère, que nous avons continué le combat dans notre résistance, pour la libération, et là nous avons retrouvé tous ceux, rescapés des Brigades, et à leur côté, nos camarades républicains espagnols.

Il n’est pas une région de France, et d’abord Paris, qui ne les aient comptés parmi leurs défenseurs et leurs libérateurs ! Honneur à eux !

De nos jours une aube nouvelle se lève ! Elle est portée par des années de combat et des milliers de sacrifices, tous donnés pour que la guerre soit mise hors la loi universelle.

Aujourd’hui on parle de la paix avec assurance, on prend des mesures concrètes.

Des armes sont détruites avant d’avoir servi. Un début qui est le fruit d’une bataille soutenue, persévérante de toutes les forces de paix dans le monde.

(………………………………..)

La Paix………….ce bien le plus précieux des hommes !

Et dans cette tâche universelle, ceux qui sont tombés, avec au cœur cet espoir, d’une Paix enfin triomphante, comme Damien Magnaval …..Oui comme l’a dit le poète :

« Les morts sont des vivants toujours présents à nos combats »

 Voir aussi :

Damien Magnaval et la bataille de l'Ebre (1938) ...

Sam Russell, célèbre brigadiste britannique est mort

Sam Russell, célèbre brigadiste britannique est mort

Voici le texte intégral rédigé par le journaliste anglais, Peter Avis, sur la disparition de Sam Russell.

Sam Russell, figure emblématique des brigades internationales qui combattaient le fascisme en Espagne avant la deuxième guerre mondiale, est mort à Londres le 2 octobre à l’age de quatre-vingt-quinze ans. Il avait présidé, avec son humour cuisant, à une réunion de l’association britannique qui perpétue le souvenir des brigades, seulement huit jours avant sa mort.

L’année dernière, Russell (son vrai nom étant Lesser, de son origine dans une famille juive polonaise) a été honoré avec sept autres survivants britanniques et irlandais de la guerre contre Franco qui ont reçu des passeports espagnols, livrés dans une cérémonie chaleureuse à l’ambassade de l’Espagne à Londres.

Blessé en Espagne en 1937, Russell a entamé une carrière journalistique de grande envergure dans la presse communiste qui l’a amené dans bien des endroits chauds du vingtième siècle.

Correspondant en France en 1939, il a interviewé Maurice Thorez en fuite en Belgique. Après la guerre, comme correspondant du Daily Worker à Moscou, il a assisté au congrès du parti communiste soviétique en 1956, quand Nikita Khrushchev a vivement critiqué en session supposée secrète « le culte de la personnalité » de Staline.

Ayant déjà été présent au procès pour l’exemple de Prague qui a condamné Rudolf Slansky et dix autres communistes à mort en 1953, puis à Budapest lors de la répression de 1956 et en Tchécoslovaquie de nouveau après la suppression du « Printemps de Prague », Russell est devenu de plus en plus sceptique envers l’expérience soviétique, mais plutôt en conversation animée que dans ses papiers de l’époque. Plus tard, à l’age de soixante-dix ans, il s’est adhéré au parti travailliste.

En 1962, Sam Russell a passé une nuit en conversation avec Che Guevara à la Havane en pleine crise des missiles ; et en 1973, il s’est trouvé à Santiago la nuit où le général Pinochet a lancé le coup pour renverser le président Salvador Allende et le gouvernement démocratique en Chile. Son reportage dans le Morning Star, titré « J’ai vu la démocratie assassinée », marquait un grand moment d’une carrière remarquable, qui a comporté aussi des reportages de la Chine et du Vietnam et qui n’a terminé qu’à sa retraite en 1984. On attend la publication d’une biographie saisissante.

Peter Avis

 

 

Photo de Sam Russell, par Eamonn McCabe, trouvée dans les archives du Guardian

 

Décès de Marie-Thérèse Fort-Inguanzo

Carnet

Marie-Thérèse Fort-Inguanzo, infirmière dans les Brigades internationales, épouse du commandant Fort puis du dirigeant communiste asturien Horacio Fernandez Inguanzo est décédée lundi à Calabardina (Murcie). Elle est restée jusqu’à sa mort fidèle à ses engagements de jeunesse. Selon sa volonté, ses cendres seront dispersées sur les lieux de la bataille de Madrid.

Tous les membres de l'ACER s'associent pour transmettre leurs plus sincères condoléances à sa famille.

El pasado 10 de mayo ha muerto Ferdinand Hackl,

El pasado 10 de mayo ha muerto Ferdinand Hackl,
combatiente de las Brigadas Internacionales,
preso del  Campo Nazi de Dachau,  Nacido en 1918 en
Viena, de muy pobre familia obrera, confrontado desde
su infancia con las penas de los desventurados de la sociedad. 
A los 14 años se suma a las Juventudes comunistas; en 1935
le vemos en la carcel del regimen fascista del canciller Dollfuss,
en 1937 en la 86 Brigada Mixta, luchando en  España, en varios
frentes del Sur y del Centro, en 1939 está entre los voluntarios 
en la vana tentativa de parar el avance fascista sobre Barcelona
que termina en los campos en el Sur de Francia, St. Cyprien y Gurs. 
Tras la ocupación de Francia por el ejército nazi cae en manos de
la Gestapo y pasa los años de la guerra hasta 1945 en el Campo
de Concentración nazi de Dachau. 
Ferdinand Hackl era políticamente activo hasta su muerte,
criticando las obvias fallas del Partido comunista, sin jamás
querer abandonarlo.  Los pocos sobrevivientes brigadistas
austriacos y sus muchos compañeros en Austria y en el mundo
no olvidarán a este incansable luchador contra las injusticias de
nuestra sociedad y para una sociedad socialista.
 
On the 10th of May has died Ferdinand Hackl,
ex member of the < em>
nazi Concentration Camp of Dachau.  Ferdinand Hackl was
born in Vienna, Austria, in 1918, in a very por worker family,
since his childhood he knew the penuries of the underprivileged
of the society. With 15 years he joined the Communist Youth
and was consequently imprisoned by the fascist chancellor Dollfuss.
In 1937, we see him in Spain in the 86 Brigada Mixta, fighting
in the South and Centre.  In January, he is among the volonteers
who undertake the vain attempt to halt the fascist advance on
> Barcelona, which ends in the Camps in the  South of France,
in St. Cyprien and Gurs.  In 1940, France is occupied by the Nazi
Wehrmacht and Ferdinand falls into the hands of the Gestapo
who bring him to the Nazi Camp of Dachau, from where he
is liberated in April, 1945 by the US Army.
Ferdinand Hackl has been an active political fighter unto the end,
although critical with regards to the obvious failors of the Communist
Party, he was never prepared to abandon it.
The few surviving Austrian brigadistas and the many friends he has
all over the world will never forget this never tiring fighter against
the in justice of our society and for a socialist world

Universo Lípiz: último matancero defensor de la República Española

 

Universo Lípiz: último matancero defensor de la República Española

 Por Michel Porcheron (La Habana)

A principios de 1940, el joven combatiente cubano Universo Lipiz estaba todavía en Dachau. Tenía 21 anos.  Fue un reconocido luchador antifascista en la Guerra Civil Española



 Por primera vez desde 1943,  la familia Lipiz de Matanzas hizo el paso hacia el año nuevo sin su Patriarca, Universo. Nunca más la vida en la casa modesta del barrio de Pueblo Nuevo, en las afueras de la ciudad, será la misma. En el pequeño balcón, nunca más aparecerá ese humilde héroe de seis anos de la Historia mundial del siglo XX, la que se escribe con mayúscula.

Muchas familias cubanas tienen patriarcas en su seno, abuelos de 90 años y más. Universo Lipiz Rodríguez falleció en 2009 a sus 91 anos. Pero pocas familias pueden vanagloriarse hoy en día de haber vivido una vida de cada día con uno de los últimos combatientes antifascistas cubanos de la generación de Universo.  Los de los años 30. Era Universo el último de Matanzas, donde nació el 6 de noviembre de 1918.

 Desde los 17 años de edad enrolado en guerras contra el fascismo – la guerra civil española y la II Guerra mundial en Europa— este cubano puede contarse entre los muy pocos hombres que logró escapar del campo de concentración y exterminio nazi de Dachau, durante la II Guerra Mundial. Huyó a Francia ocupada por los nazis y volvió a cruzar la frontera de vuelta a España, desde donde Universo partió definitivamente a Cuba a finales de 1942.

“Justo a las tres de esa madrugada del 14 de agosto (2009) el intenso calor de La Habana ponía los nervios de punta- sonó el teléfono, cuenta Idania Trujillo. “Llamada de distancia a estas horas, qué será? Del otro lado de la línea una voz entrecortada y triste nos trae la noticia: “¡El viejo ha muerto...!”.

 Comenta Idania Trujillo (http://www.centropa blo.cult. cu/
> boletines/bol_ 116.pdf
)
en el Boletín Memoria de septiembre pasado (firman Idania Trujillo y Elizabeth Rodríguez): Te fuiste, viejo, pero te quedas y de qué manera, en quienes te conocimos y aprendimos a amarte. Cómo olvidar tu gestualidad, la entrecortada cadencia de tu voz, tu pelo blanco, esa mirada intensa y traviesa; tu inteligente plática llena de humor y simpatía”.

EL 'BRIGADISTA' QUE LUCHÓ EN TRES FRENTES

 Con la cabeza y sus recuerdos muy claros, Universo cruzó el Atlántico en octubre 2008,  invitado en España, en representació n de los veteranos de Cuba, por la Asociación de Amigos de las Brigadas Internacionales (AABI),  ocasión en la que le fueron impuestas dos medallas como Combatiente Internacionalista de la Guerra por la República Española, además fue distinguido con numerosas condecoraciones y reconocimientos por su larga trayectoria revolucionaria. «Todos los combatientes extranjeros que defendieron la República han merecido tales distinciones, independientemente de la Brigada a la que perteneciesen», explico Ángel Rojo, presidente de la Asociación de Amigos de las Brigadas Internacionales.

 Durante un homenaje a esos combatientes en el Fossar de la Pedrera, sitio en el cual libró importantes combates, Lípiz confesó: “Tengo tantos recuerdos y emociones dentro del pecho que no sé si podré vivir con ellos los años que me quedan…”

 La enseña nacional cubana y numerosas condecoraciones recibidas durante su larga vida, cubrieron el féretro del revolucionario, quien participó también en la Segunda Guerra mundial contra los nazis y en abril de 1961, en la gesta cubana de Playa Girón, después de haber sido combatiente en la lucha clandestina contra la dictadura de Fulgencio Batista. Participó en la creación de las Milicias Nacionales Revolucionarias y combatió en la Lucha Contra Bandidos. Fue sepultado el viernes 14 de agosto pasado, en la necrópolis local de San Carlos.

 Integrado en la Asociación de Combatientes de la Revolución Cubana, en los últimos años Universo Lípiz dedicó el tiempo a trasmitir a las nuevas generaciones la historia de los hechos de la guerra civil española, el papel de las brigadas internacionales y los horrores del fascismo

 «Lípiz no es un apellido, es una institución revolucionaria» , pues llevarlo suponía la cárcel o el exilio,  dijo Raúl Roa, gran intelectual y personalidad histórica cubana, en la biografía del matancero Fuego en la sangre, de Arcadio Ríos.

 Universo era hijo de un zapatero anarquista y una madre libertaria obligados a irse de Cuba en 1932, con él con sólo 13 años de edad. A diferencia de la mayoría de los emigrantes españoles, Emilia y Vicente -los padres- llegaron a Cuba en 1907 por motivos políticos. En 1932, el presidente-dictador  Gerardo Machado expulsó a toda su familia de Cuba por actividades contra el gobierno. “Arrastrando un expediente de anarquistas y comunistas, nada más desembarcar en Barcelona todos fueron directo a prisión. Lípiz, por ser menor de edad, a un reformatorio” , según escribe Gilda Fariñas Rodríguez (Bohemia, 29 de abril de 2005, GFR)

 Luego de presiones de sindicatos obreros y alguna ayuda de amigos, lograron salir libres pocos meses después. Estando exiliado en España junto a su familia en el momento en que se desencadenó la guerra civil, después del golpe de Estado  de Francisco Franco y los nacionalistas, el combatiente matancero no perteneció entonces oficialmente a la Brigada Internacionalista Cubana que combatió al lado de los Republicanos españoles entre el 36 y el 39.

 Así su nombre no figura en los dos libros cubanos de referencia: “Cuba y la defensa de la República española” bajo la dirección de Ramón Nicolau (1981, Ed. Política) y “Cuba en España”, de Alberto Alfonso Bello y Juan Pérez Díaz (1990, Ed. Ciencias sociales).

 Deben existir otra(s) explicación(es) . En efecto, ciertos exiliados cubanos en España, desde 1934 o 1935, que combatieron con los Republicanos  figuran, ellos, en “La relación de combatientes cubanos que participaron en la defensa de la República española”, como, entre otros,  Francisco  Maydagan Urquiaga, María Luisa Lafite,  Pedro Vizcaíno Urquiaga,  Moisés Raigorodsky Suria o Benjamín Lafargue Fernández. 

 Hace falta subrayar que la lista termina con la mención: “Esta relación no incluye la totalidad de los combatientes  cubanos, debido a dificultades surgidas al recopilar los datos  correspondientes” (Instituto de Historia de Cuba). 

 Pero tampoco aparece el nombre y apellidos de Universo Lipiz Rodríguez en los testimonios (1985) de M.L Lafita, Vizcaíno Urquiaga cuando habla del “grupo de Barcelona” que residía en la provincia catalana.   

UNIVERSO LÍPIZ LLEVABA INCRUSTADO UN PROYECTIL EN SU RODILLA DESDE JULIO DE 1936

 El sitio español de los Republicanos de la Zona Sur, que ha dedicado  una página a Lípiz, apunta que el cubano, a través de su padre Emilio,  se hizo amigo del líder anarquista Buenaventura Durrutí, integró su Columna en 1936 y después se sumó al “Batallón Español” de la XV Brigada, también llamado “Cubano” por tener muchos combatientes de esta nacionalidad. 
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http://surrepublica no.wordpress. com/2009/
> 08/14/fallece- a-los-91- anos-el-ultimo- brigadista- internacional- cubano
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   (en realidad, Universo Lipiz no es el último cubano.
> Quedarían todavía  entre 5 y 8, según las fuentes. La cifra no llega a diez).

 En una de sus rodillas llevaba incrustado un proyectil desde el 19 de julio de 1936, según recientes declaraciones suyas a periodistas. En España “combatió en distintos frentes”, como los de Brunete (julio 1937), Paso del Ebro (julio 38) o la defensa de Madrid. Con solo 17 años en 1936, Lípiz recibió la primera herida grave de bala, alcanzó los grados de teniente en la primera compañía del cuarto batallón de la división 26,  en el Frente de Aragón y comandó unidades republicanas.

 La historia de su cicatriz, reporta el sitio elmundo.es, se remonta a un día de ataques fascistas al entrar en Barcelona. Universo, que todavía no había cumplido sus 18 años, salió junto a un grupo de anarquistas para hacerles frente en las calles. Su padre le entregó un arma. «Con esta pistola soñé toda mi vida defender los ideales. No me gustaría arrepentirme de habértela dado», le dijo. Por el camino, el chaval cayó al suelo por un disparo: «Noté como si hubiera pisado un charco». Despertó en el Hospital Clínico, donde un cirujano trató sin éxito extraerle la bala perdida. Y ahí sigue. «La herida pica y a veces duele», confesaba.

 ¿Qué siente, 70 años después, al ver su cicatriz?: «El orgullo y la satisfacción de haber defendido una posición ideológica en la que aún creo», se emocionó este ex miembro de una Brigada Internacional, en octubre de 2008 en Barcelona, durante una ceremonia con motivo del 70 aniversario de la despedida de los Brigadistas.

 Según el relato que hizo Universo a Idania y Elizabeth en marzo 2008, recibió un disparo, y alguien dijo con tono despectivo: “¡Lo único que nos faltaba, un cojo!” Su respuesta fue rápida y viril: “Sí, estoy cojo, cojones, y saben por qué, porque en la madrugada del 19 de julio me dieron un tiro en la Plaza de Cataluña. Además soy cubano, ¡cubano!, óiganlo bien, lo que significa que para cualquiera de ustedes no tengo nada que ver con esta guerra; es más, puedo irme tranquilo para mi tierra... sin embargo, estoy aquí y voy a pelear por y con ustedes, ¿cómo les cae? Ah, otra cosa, me subí aquí para cumplir una orden de Buenaventura Durrutí que me dijo mandara este camión, así que el que no esté de acuerdo me avisa, ¿queda claro?”.  

 «Muchas veces me he puesto a analizar por qué hemos perdido. La ayuda militar de los fascistas a Franco y su pandilla es un factor muy importante, también lo fue el bloqueo a que fuimos sometidos los republicanos por parte de las potencias occidentales» , recordaba Lípiz en el libro de Arcado Ríos.

 Universo Lípiz hizo parte, al inicio de la contienda, de los milicianos cubanos que combatieron en todo el país. En Cataluña, son diez los cubanos que participan en los combates. Según la investigadora francesa Denise Urcelay-Maragnè s (1), Lipiz integró la columna anarquista de Durrutí en ocasión de la batalla decisiva de dos días contra el cuartel Atarazanas (19-20 septiembre del 39), cerca del puerto de Barcelona, con otros dos cubanos, Manuel Domínguez Arruga y Antonio Eleuterio Cortázar Álvarez. Los otros seis cubanos están en la misma zona, integrando la columna Lenin (cL) del POUM y la brigada Lluís Companys (bLC) y combatieron en la batalla de Sigüenza: Juan Brea y Landestoy (trotskista, cL), Isidro Díaz Gener El Fandanguillo (bLC), Francisco Escriba Vives, Salvador Bellot Moya y Jaime René Camps. Miralles Bravo, comandante cubano es el jefe de varias unidades en Aragón y en Cataluña, apunta la investigadora francesa.     

 Al finalizarse la guerra civil, 650 cubanos pudieron regresar a Cuba y como cien más a México y a EE.UU. Teniendo en cuenta que 110 murieron (en combate o después) y que un centenar,  presos liberados de cárceles franquistas, lograron pasar la frontera con Francia hasta los anos 40, “hace falta apuntar que queda por descubrir el destino de más de cien cubanos, en el camino del regreso” (Denise Urcelay-Maragnè s)        

 Uno dentro de los exiliados cubanos en el año 36 en España (“la proporción de combatientes no ha sido evaluada, que yo sepa”, escribe D.U-M, quien da todavía la cifra de 170 “localizados”) , uno de los mil cubanos en combate contra las tropas nacionalistas (dentro de unos 35 000 brigadistas internacionales en total), Universo Lípiz tuvo después otra vida de antifascista.

 Después de haber conocido las cárceles franquistas, en marzo de 1939, mientras la República española agonizaba ya, junto a un grupo de combatientes, donde había otros cubanos, escapó de presidio y pasó la frontera con Francia, por las montanas de los Pirineos.

[Después de la derrota, fueron 450 000 los Republicanos que huyeron y pasaron la frontera con Francia. En mayo del 39, 250.000 habían sido internados en ocho campos franceses].

 En el primer pueblo al que llegaron, la policía francesa los detuvo y, tras apalearlos, los llevó a un campo de internamiento, el de Argelès-sur-Mer, en la costa Mediterránea, el único existente en aquel entonces. Ese campo iba a ser mas tarde uno de los varios organizados en el sur de Francia, a donde enviaban a todos los refugiados (incluyendo niños, mujeres y ancianos) de la Guerra Civil. “Había en Argeles unas cuatro mil personas”. En realidad, estaban ya internadas más de  20 000 en febrero de 1939.   

 A lo largo de 1939 y hasta que estalla la guerra en Europa, trasladaron al grupo a otros campos de internamiento, Barcarés, Le Vernet-les-Bains,  y Gurs. (operacional en abril 39). En septiembre, “liberaron” a ciertos presos con formación y grados militares… para que, organizados en batallones, luchen contra los nazis, según el testimonio de U.Lipiz. Mas tarde, se unieron a las tropas de la Resistencia armada en Lyon (Francia) contra las tropas del Tercer Reich. Pero, durante un repliego, la Gestapo detuvo al grupo que fue internado en otro campo francés, el de Saint-Cyprien (creado en febrero 1939) antes de ser enviados al infierno de Dachau, como prisioneros de guerra. Junto con Universo Lípiz, los otros dos cubanos se llamaban Daniel Espino y Manuel Martín Lavandero. Más de seis mil Republicanos fallecieron en el campo de Mauthausen y muchos otros también en Dachau, Buchenwald, Auschwitz, etc…

 Habla Universo a Gilda Fariñas de ese lugar de aniquilar judíos. “Recuerdo que llegamos allí hacinados en vagones sellados de trenes. Ocupamos las barracas de prisioneros de guerra; del otro lado, separadas por una carretera y alambradas, estaban las de los judíos. Al final las cámaras de gas” (nda: en realidad ¿los hornos crematorios? , pues el campo de exterminio con cámaras de gas era principalmente Auschwitz- Birkenau o otros campos también en territorio polaco, o Mauthausen en territorio austriaco. Más de cinco millones de personas perdieron la vida en esos campamentos de exterminio, la gran mayoría de origen judío, como parte de “la solución final”). “Durante las sesiones de exterminio, nos llevaban a las alambradas para ver pasar a los judíos; pero la crueldad llegaba al punto de que los oficiales contaban luego, a carcajada limpia, cómo los ‘freían’. Una y otra vez la imagen de la niña… Cada mañana, al despertar, sabía que estaba vivo por el odio tan grande que sentía hacia los alemanes. Un rencor que podía agarrar y apretar con mis manos… que a veces siento todavía.

 En su “conversación” con Idania Trujillo y Elizabeth Rodríguez,  http://www.centropa blo.cult. cu/
> boletines/bol_ 99.pdf
,
Universo Lípiz  precisa: “No sabíamos donde habíamos caído. Le preguntamos a un alemán que hablaba español.

- ¿Donde estamos? - ¡Ah, pero ustedes no saben donde están! – No-  Pues este es el campo de concentración de Dachau.

 El nombre nos puso los pelos de punta. Imagínense, ahí llevaban a los judíos para “echárselos”. La vida (…) era horrible: las humillaciones, los sufrimientos diarios, el miedo, a todo, a la luz del día, a la noche, a las bayonetas de los soldados apuntándonos todo el tiempo, a las enfermedades. El miedo se me metía por los poros y me dejaba seco. En las barracas habían checos, yugoeslavos, rusos, de todos lados...”.

 ”De hecho, morir allí, no estaba en nuestros planes como sí fugarnos, aunque el acto representaba un suicidio (…) Solo disponíamos de 5 mn para saltar la alambrada. A la diez de la noche, decidimos cruzar la cerca… nos sobraban tres minutos” (a GFR)  

A Idania Trujillo: “Cuando alguien cruzaba las alambradas para escaparse, soltaban a los perros para que los persiguieran como animales, igual que hacían aquí los rancheadores con los cimarrones, igualito. Cuando los cogían vivos, los mataban delante de todos, los colgaban en una tarima y nos hacían desfilar delante de los cadáveres.

Nosotros decidimos escaparnos de aquel campo. Con miedo y todo lo hicimos. ¿Saben por qué? ¿Ustedes han visto las fotografías de ese campo de concentración? (…) En esas condiciones uno se hace la idea de que cuando le toque a uno, cuando le llegue la hora, tiene que hacer algo, intentar algo, no sé, quitarle el arma a un soldado, no esperar tranquilamente la muerte, ¿entienden? Eso fue lo que yo siempre pensé. Tranquilo no me voy a morir. Pero los judíos no, ellos iban en fila, tan, tan, tan, al campo de exterminio. ¡Coño, no había quién entendiera eso! “

Estuvo entonces en una cárcel nacionalista, en tres campos de internamiento en Francia, en el de concentración en Dachau, Alemania (1939-1942) y dos otros campos de presos en la España franquista  (finales de 1942)... y la guerra,  decía él,  frustró su primer amor, al que todavía no ha olvidado.

 “En el que corazón de la tormenta que involucró a miles y miles de hombres y mujeres en el exilio, cada experiencia individual fue una historia original, irreductible a un modelo único”, escribió el historiador francés Bartolomé Bennassar. La de Universo Lípiz fue una de ellas. Irreductible.

A principios del 42, lograron entonces evadirse y recorrieron media Alemania y toda Francia. A pesar de las circunstancias, pasaron a España bajo un gélido invierno, apenas vestidos y mal alimentados. De inmediato la Guardia Civil los detuvo por indocumentados y bajo acusación de ser republicanos los metieron en el Campo de Internamiento Caldas de Marbella y unos meses más tarde en el de concentración Miranda de Ebro. Ocho meses más tarde y tras algunas gestiones de su familia, Universo Lípiz llegó, finalmente, a Cuba. Según fuentes cubanas, llegó en el 42. Denise Urcelay-Maragné s considera que “Universo Lipiz puede ser, tal vez, el último repatriado desde España en 1948” (testimonio no repertoriado en el IHMCRS de La Habana (Instituto de Historia del Movimiento Comunista y de la Revolución socialista). 

 Pelayo Cordero Nicot (108), regresó en 1945, después de haber pasado seis años en numerosas cárceles franquistas y campos de trabajo.

 Francisco Escriba Vives en 1945 también. Su embarque (septiembre 1939) en la Rochelle, Francia,  quedó interrumpido por la guerra. Fue movilizado e integrado a un batallón francés de ingenieros. Después de varias trágicas “peripecias”, que duraron casi 5 años, embarcó en Bilbao, España. 

 Según D.U-M, Josefina Díaz Puerto salió de cárceles franquistas en 1944 y Francisca Pérez Gonzales regresó a Cuba en 1957, después haber pasado años de lucha con la Resistencia en Francia hasta 1945.    

 En su larga vida, Universo, por ser un combatiente excepcional, tuvo que responder a muchas preguntas de una buena cantidad de periodistas. Todos por supuesto respetuosos, frente a un monumento de las luchas antifascistas del siglo XX. Universo nunca se cansó de contar. "Aunque nos duela, debemos recordarlo, y contarlo a los hijos, a los nietos, para que la humanidad jamás olvide esos crímenes horrendos... " Los que lograron conocerle, como los que venían a verle en Matanzas, siempre mencionaron lo mismo en una parte de sus reportajes y entrevistas: “lucidísimo” a sus 80, 85, 87 y sus 90 años.

Entre ellos, tres particularmente han dejado testimonios de interés, el de Idania Trujillo y también los de Gilda Fariñas Rodríguez (2005) y en otra medida, el de Cándido Domínguez (2006).

http://www.centropa blo.cult. cu/boletines/ bol_99.pdf

http://www.centropa blo.cult. cu/boletines/ bol_116.pdf

http://www.bohemia. cu/2005/abr/ 04/sumarios/
> nacionales/articulo 2.html

http://www.giron. co.cu/Sitios_ Web/Playa_ Giron/Reportajes
> /Tanto%20en% 20Espa%F1a% 20como%20en% 20Gir%F3n. html

 En una “breve reseña biográfica”, como la califican varios sitios españoles especializados, Gilda Fariñas Rodríguez, quien conoció a U. Lipiz en 2005 (“De visita en la ciudad de Matanzas, el azar y unos buenos amigos nos ponen frente a Universo Lípiz”), dedica una buena parte de su reportaje a la estancia del matancero de 20 años en el campo nazi de Dachau.

“Se le quiebra la voz y se le humedece la mirada cuando narra lo visto aquel día de 1941”, relata. “Una imagen que no ha logrado zafar de sus noches, una pesadilla que lo seguirá hasta el último suspiro de su vida. Él lo sabe… y lo confiesa”.

“Cada vez que cierro los ojos solo veo a aquella mujer y sus dos hijitos caminando resignada hacia la muerte, y a la niña diciendo adiós, ajena a su destino.”(…)

En la segunda parte de su reportaje, Cándido Domínguez narra cómo Universo Lípiz se incorporó a las batallas de Girón. En la madrugada del 17 de abril de 1961, le informaron de la tentativa de invasión. Rápidamente se trasladó a la delegación del Ministerio de la Construcción donde era entonces asesor de relaciones públicas y jefe de las Milicias.”Me encomendaron varias misiones”, antes de continuar hacia el frente de batalla. En su opinión, la acción más difícil fue la librada por desalojar a los mercenarios del poblado de Pálpite.

 Lípiz hace una pausa, sus ojos brillan de una manera especial, relata Domínguez. Comentó después un  bombardeo de alemanes a una colonia infantil en Barcelona, donde había más de 300 niños y también la mirada de la niña en Dachau, que alzó su mano para decirle adiós…“El brillo de los ojos de Lípiz desciende ahora por sus mejillas, la voz se convierte en una especie de rugido rabioso e inevitable ante el recuerdo de la barbarie”.

 La conclusión nos la dan Gilda Fariñas Rodríguez e Idania Trujillo: “Si bien reconoce sentirse, en ocasiones, aturdido por tantos hechos y fechas, a sus 86 años Lípiz ha logrado hilvanar con gran lucidez una historia de guerra, exilio, amor, odio, miedo, fugas, hambre, frío, muerte, horror… su historia de carne y huesos” (GFR)

 Querido viejo, aunque ya te hayas ido en un soplo de aire, eres de esas ausencias que permanecen como lo único verdadero, intacto y perecedero” (IT)

Todavía hay Lípiz para rato.  

(1)- El libro (2008)  de Denise Urcelay-Maragnè s “Les Volontaires cubains dans la défense de la République espagnole, 1936-1939 »,  es el unico libro en francés dedicado a ese tema histórico. (Ed. L’Harmattan, 288 p., Bibliographie) Reunió mucha documentación  en Cuba, en Madrid, Nueva York y otros lugares, y a partir de entrevistas y documentos inéditos redacto primero una tesis de Literatura y Lenguas extranjeras (2006). Ampliando sus investigaciones, publico su libro dos anos después, considerado por muchos especialistas como un trabajo indispensable para entender  como se realizo la participación cubana y conocer con muchos detalles y rigor un aspecto olvidado de la solidaridad internacional durante  la Guerra Civil.

 

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